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Démonstration syndicale à l'ouverture des débats

Publié le 04/05/2016 à 00:00 par pcfob Tags : image france article femme travail paris nuit texte google
Démonstration syndicale à l'ouverture des débats concernant la loi sur le travail
3 mai 2016 | Par Mathilde Goanec in Mediapart

Mardi, l’esplanade des Invalides à Paris a pris une allure contestataire, modèle 2016 : meetings syndicaux d’un côté et manifestation sauvage vers l’Assemblée nationale de l’autre. La menace d’un 49-3 se précise du côté des parlementaires.

                           
 

 

Entre la coupole des Invalides et les bords de Seine mardi 3 mai, trois rassemblements. Dès midi, l’une des pelouses impeccables de ce Paris-centre est occupée, une fois n’est pas coutume, par les calicots blancs de la CFE-CGC. « C’est la première fois que nous nous rassemblons ainsi depuis la réforme des retraites en 2013, rappelle Carole Couvert, sa présidente. Ce n’est pas du tout notre tradition. » Contrairement à l’intersyndicale composée de la CGT, FO, Solidaires et la FSU, dans la rue depuis deux mois, la CFE-CGC ne demande pas le retrait de la loi El Khomri, dont l'examen commence l'après-midi à l'Assemblée, mais des amendements encore plus soutenus que ceux obtenus par la commission des affaires sociales (voir notre article sur l’état du texte ici).

 

Carole Couvert, présidente de la CFE-CGC © MG Carole Couvert, présidente de la CFE-CGC © MG
Le syndicat veut faire bouger le texte sur quatre points majeurs : le périmètre pour justifier d’un licenciement économique (pour le moment restreint au niveau français seulement), la suppression des accords offensifs sur l’emploi, le référendum d’entreprise ainsi que l’inversion de la hiérarchie des normes, « même si les parlementaires ont déjà pas mal travaillé sur ce dernier point en commission ». « Les accords offensifs, tels qu’ils sont présentés actuellement, sans contreparties sur l’emploi, sont trop dangereux pour qu’on y adhère, détaille Carole Couvert. Quant au référendum, c’est une manière d’organiser la casse de la représentativité syndicale. »La présidente de la CFE-CGC insiste, se démarquant ainsi nettement de la position de la CFDT, plutôt silencieuse depuis les dernières modifications opérées par Matignon. « Cette vague blanche sur les Invalides peut être le début d’une longue mobilisation si on n'obtient pas gain de cause, les députés doivent prendre notre signal en compte. Notre présence aujourd’hui n’a rien d’anodin. »

 

 

Philippe Martinez (CGT) et Jean-Claude Mailly (FO) © MG Philippe Martinez (CGT) et Jean-Claude Mailly (FO) © MG

 

À quelques mètres de là, derrière une scène mobile, les ballons et drapeaux de la CGT, FO, Solidaires et FSU, l’intersyndicale professionnelle en place depuis début mars. Petite démonstration de force, meeting et remise en scène de l’unité. Lundi, l’espace médiatique bruissait des rumeurs selon lesquelles Force ouvrière pourrait finalement s’accommoder d’un texte très amendé. Jean-Claude Mailly prend donc complaisamment la pose pour les photographes et les caméras avec Philippe Martinez, de la CGT. « Vous voyez mon pin’s là, ma position c’est celle-là », ironise le secrétaire général de FO, en indiquant le badge « retrait »épinglé sur sa veste. « Quand vous êtes dans une bagarre, il faut constamment réintroduire les points de la discussion et c’est ce que je fais, ce qui ne veut pas dire que je me satisfasse de ce qui est aujourd’hui sur la table, poursuit Jean-Claude Mailly. Notre sujet c’est la hiérarchie des normes. Le gouvernement a choisi manifestement de trouver avec un accord sur le sujet avec la CFDT et le Medef, on pense qu’il ferait mieux de nous écouter, point barre. »

L’après-midi avance, sur scène, son homologue cégétiste conclut son discours : « Nous irons jusqu'au bout ! », un cri salué par le slogan « grève générale » scandé par le public. Hors champ, Philippe Martinez peste : « On cherche logiquement à briser l’intersyndicale, c’était prévisible mais absolument scandaleux. » Interrogé à nouveau sur la possibilité d’une grève reconductible, que lui demande une partie de sa base, aiguillonnée par des appels émanant par exemple des cheminots ou des routiers, il esquive pourtant : « On en discute, on en discute, et on vous tiendra informés. » Éric Beynel, sur scène pour Solidaires, n’a pas ces préventions : « Le 17 mai prochain doit être un jour de grande manifestation, et le 18, le point de départ d’un mouvement reconductible ! » Christine Poupin, membre CGT de la fédération Chimie, tente la synthèse sur le devenir des deux journées de mobilisations syndicales à venir, le 12 mai à l’occasion de la fin des débats à l’Assemblée et le 17 mai pour le vote solennel : « On aurait préféré un appel plus “carré” de la CGT sur le 12 mai mais bon… Ne croyez pas non plus qu'il y ait une volonté impétueuse de la base, bloquée par la centrale. La question de la reconduction est essentiellement politique. Si on y va, on y va pour gagner, c’est pour ça que c’est si difficile. »

Bernadette Segol, de la FSU, mesure aussi l’écart entre les discours et l’état réel des troupes. « Si on avait la solution magique permettant de mobiliser au maximum, ça fait longtemps qu’on l’aurait tenté. En l’occurrence nous n’avons pas, dans la fonction publique, un mandat pour la grève générale, car les fonctionnaires se sentent moins concernés que le privé par la loi El Khomri. Même si on essaye de leur montrer qu’à terme, il y a toujours une transposition des modifications du code du travail dans la fonction publique. »

Alors même que les responsables syndicaux affinent leur stratégie, le meeting est émaillé par des détonations. Une partie des troupes CGT et Solidaires ont rejoint de jeunes manifestants : étudiants, lycéens, membres de la coalition #Onbloquetout et Nuit debout. Certains ont fait le chemin depuis Montparnasse, et poussent maintenant devant l’entrée de la rue de l’Université, menant à l’Assemblée nationale. Les gendarmes casqués font barrage et emmènent une dizaine de personnes pour interpellation. La plupart sont relâchés, mais trois d’entre eux restent aux mains des forces de l’ordre.

 

Cortège improvisé vers l'Assemblée nationale © MG Cortège improvisé vers l'Assemblée nationale © MG

 

Le cortège hétéroclite vire en manifestation sauvage vers le croisement de la rue Saint-Dominique, où il est à nouveau bloqué. « Relâchez nos camarades », crient les manifestants, alors que des membres des “street medic” rabattent leur casque en prévision de la castagne. « Au début de la mobilisation, les camarades n'étaient pas ravis de voir ces jeunes avec la cagoule sur la tête, le visage masqué, note Gérald Le Corre, inspecteur du travail venu de Normandie, derrière une banderole CGT. Mais maintenant, on accompagne parce qu’on ne veut pas les laisser seuls face aux flics, et laisser croire qu’il y aurait deux mouvements. » Finalement, le mouvement s’étiolera de lui-même, sans plus d’échauffourées.

À 17 heures, Myriam El Khomri prend la parole dans l’hémicycle, afin de promouvoir son projet de loi. Pour « parler du texte, enfin ». « Sans nier le contexte, continue la ministre. Qui d’ailleurs pourrait l’occulter ? Je suis une femme de gauche : la rue, j’y ai suffisamment manifesté pour en entendre et en accepter aujourd’hui l’écho. » La ministre a redit néanmoins sa détermination à aller jusqu’au bout : « Bien sûr, nous aurions pu renoncer et choisir le confort de l’inertie, la popularité du silence. Réformer n’est jamais simple. Renoncer est plus confortable. Mais mieux vaut être jugée sur une audace que sur une posture. »

Un certain nombre de parlementaires s’inquiètent néanmoins d’un possible passage en force, alors que 5 000 amendements ont été déposés sur le texte. « La conférence de presse du groupe PS a été annulée ce matin, et il n’y aura pas de séance de nuit demain soir, on s’arrête à 20 heures, s’inquiète la député communiste Marie-Georges Buffet. Or nous voulons débattre ! » Son collègue sénateur Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste, « craint le 49-3 ». « Le gouvernement n’a pas de majorité et il le sait. Mais le seul chemin raisonnable est le retrait du texte. » Alors que Christophe Sirugue lui-même, rapporteur de la commission des affaires sociales, s’inquiétait lundide l’hostilité des députés socialistes, Pierre Laurent met en garde : « Je n’ai pas de pronostic sur l’action de mes collègues du PS, mais je sais que la réunion de groupe était très tendue. Il y a une pression forte, collective et individuelle, sur le vote des parlementaires socialistes. Il serait cependant impensable que des députés ouvertement hostiles au texte finissent par voter la loi, sous la pression de l’exécutif. »

Mais le texte passe finalement les deux premiers piquets sans encombre. Une motion de rejet, d'abord, défendue par un Jean-François Copé surexcité au nom des Républicains, ne recueille que 105 votes pour contre 200. Salle des Quatre-Colonnes, le député LR et candidat à la primaire n'est pas descendu en pression, dénonçant tour à tour une réforme sur mesure pour la CGT, l'Unef, et même Nuit debout. Comme si ces trois mouvements n'étaient pas quelques heures plus tôt dans la rue pour demander son retrait pur et simple. « Il y a 5 000 amendements, dont des amendements de gauche, de la gauche de la gauche et même de l'ultra-gauche », ose Copé devant les caméras. Croisé quelques instants plus tard, Pouria Amirshahi, député ex-PS, nous dit qu'il aurait bien voté la motion de rejet, mais pas après le discours agressif de Copé.

Au même moment, l'Assemblée examine une motion de renvoi en commission spéciale, toujours déposée par LR. Il s'agirait de faire repasser le texte devant des représentants de gauche et de droite de plusieurs commissions, dont les affaires sociales, l'économique, les affaires européennes, et la commission des lois. Cette motion est à son tour rejetée vers 19 heures, avec 99 voix pour, 177 contre. La discussion générale peut commencer. L'examen du texte et de ses 5 000 amendements est prévu pour durer jusqu'au 17 mai. On saura à cette date si le gouvernement est obligé de passer en force.