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organiser une resistence, une lutte contre ce qui peut paraitre inexorable est deja quelque chose d
Par revesolution, le 15.09.2019
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Par Anonyme, le 27.05.2019
je voudrais bien ecrire mais il n'apparait que ce petit cadre alors tant pis je vais l'utiliser.
l e mouvemen
Par Anonyme, le 24.01.2019
le mouvement des gilets jaunes à pris sa source dans le mécontentemen t d'une grande partie de la population;
Par Anonyme, le 23.01.2019
oui, une enquete s,impose.... http://revesol ution.centerbl og.net
Par revesolution, le 25.11.2018
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Date de création : 03.03.2015
Dernière mise à jour :
20.12.2025
4481 articles
Les scandales de billetterie qui ébranlent les fédérations de rugby et de tennis frappent par leur analogie. Ces deux affaires sont le fait d’une seule et même équipe, révèle Mediapart, qui retrace le parcours d'un groupe d’amis du Sud-Ouest devenus rois de la combine sportive.
Et si les similitudes entre les deux affaires n’avaient rien de fortuit ? Les scandales de billetterie qui ébranlent les fédérations de rugby et de tennis étonnent par leur analogie. Même fraude, même inertie fédérale et même mode opératoire : une agence spécialisée qui soustrait des centaines de billets du circuit officiel grâce à des complicités haut placées, pour les revendre dans le cadre de packages incluant voyages, hôtels, repas, etc. Cette similarité a en fait une cause évidente : les deux affaires sont le fait d’une seule et même équipe, révèle Mediapart, qui retrace le parcours de ce groupe d’amis, formé aux petites heures des troisièmes mi-temps de rugby, dont la fraude régionale a finalement phagocyté deux des plus grosses fédérations françaises (relire nos récentes enquêtes, ici pour le rugby et ici pour le tennis).
Au cœur de ce système à cheval sur deux sports, on trouve une agence, dont le nom a déjà été maintes et maintes fois cité ces derniers mois. La société Midi Olympique Voyages à Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, ne pensait sans doute jamais faire les gros titres de la presse nationale. Fondée dès les années 1980, la boîte s’est lancée plus tard dans le marché des voyages sportifs grâce à un gros coup : la Coupe du monde de football 98, pour laquelle elle vend les premiers packages séjour-match-réception. Sud-Ouest oblige, Midi Olympique Voyages développe ensuite ce concept dans le rugby, alors en voie de professionnalisation. Puis les autres sports deviennent autant de débouchés potentiels. Le golf et ses compétitions aux quatre coins du monde. Ou le tennis. La ville de Tarbes n’accueille-t-elle pas, depuis 1982, le tournoi international des « petits as », qui a vu éclore les plus grandes stars, comme Rafael Nadal ?
La capitale des Hautes-Pyrénées est aussi le fief d’un autre « as » de la terre battue : Jean Gachassin, le genre d’adolescent doué dans tous les sports, qui a finalement renoncé à la balle jaune pour une brillante carrière dans le ballon ovale. Sélectionné à 32 reprises en équipe de France, le demi de mêlée de Lourdes puis de Bagnères-de-Bigorre jusqu'en 1978 retrouve avec succès les courts de tennis quelques années plus tard. Il préside le comité départemental de tennis des Hautes-Pyrénées de 1984 à 1990, puis gravit les échelons de la fédération : président de la ligue Midi-Pyrénées de 1993 à 2009, vice-président de la FFT de Christian Bîmes (condamné pour « prise illégale d’intérêts » en 2009) à partir de 1997. Avant l’accession en 2009 au poste de président de la deuxième fédération de France en terme de licenciés. Le sommet de sa deuxième carrière.
De son long passage à la ligue Midi-Pyrénées, Jean Gachassin garde de solides amitiés, dont celles de Bruno Larroux et Jean-Michel Loustau, les deux dirigeants de Midi Olympique Voyages à Tarbes. Gachassin avait dès cette époque commencé à fournir l’agence en billets de Roland-Garros. Mais avec l’accession de « Jeannot » à la tête de la FFT, la combine change de dimension. Pour alimenter ses amis, le contingent de places dévolues au cabinet de la présidence explose – jusqu’à 700 billets ! – dès sa nomination en 2009.
Mais voilà que sept ans plus tard, Le Canard enchaîné dévoile le pot aux roses. La pratique, confidentielle à l’échelle de la ligue Midi-Pyrénées, devient une affaire d’ampleur nationale : un président qui fraude sa propre fédération, c'est du jamais vu. Une inspection générale de la Jeunesse et des sports est diligentée ; une enquête préliminaire ouverte pour des faits de détournement de biens et trafic d’influence ; et une brigade financière perquisitionne les locaux de la FFT en mai. « Je ne pense sincèrement pas que Jean ait tapé directement dans la caisse, plaide sous couvert d’anonymat un membre de la FFT, qui ne figure pourtant pas particulièrement parmi ses affidés. Le truc, c’est qu’il recevait des cadeaux et ne se rendait même pas compte du problème. »
Des cadeaux, Gachassin en a effectivement reçu beaucoup. Comme ces costumes Eden Park, la marque fondée en 1987 par des joueurs du Racing Club de France. « Jean Gachassin est l’une de mes idoles de rugby, il aété très bienveillant avec moi quand je suis devenu international de rugby en 1986 et, depuis 1987, je suis très fier qu’il accepte de porter nos produitsà titre amical et gracieux », justifie son PDG, l’ancien demi d’ouverture Franck Mesnel. Même générosité des “copains” de Midi Olympique Voyages, qui ont régulièrement offert des séjours à l’ami « Jeannot ».
C’est là qu’apparaissent les premières ramifications avec le rugby. Au cours de ses voyages, Gachassin, inextinguible fêtard qui préside la FFT, a renforcé sa longue et fidèle amitié avec Gérald Martinez, l’homme au cœur de la double billetterie de la FFR. Mediapart a déjà raconté par le menu comment Martinez avait organisé la fraude dans le rugby et en avait bénéficié par le biais de sa société, Impact Club. Les billets transitaient par une association financée par la FFR et que l’ancien joueur préside : l’Amicale des anciens internationaux de rugby, dont Gachassin est également membre. Quant à Midi Olympique Voyages, agence officielle de la FFR de 1998 à 2014, elle enrôlait régulièrement Martinez pour animer ses cérémonies d’après-match.
A-t-elle aussi bénéficié de la double billetterie pour gonfler le nombre de places par match, en plus du quota officiel qui lui était accordé par la fédération ? Sollicité par Mediapart, Jean-Michel Loustau a refusé de répondre à nos questions. Dommage, car nous aurions également aimé savoir si sa société était informée des détournements de billets de Martinez. Un document consulté par Mediapart révèle en effet que l’autre responsable de Midi Olympique Voyages, Bruno Larroux, savait qu’Impact Club touchait de l’argent de la part d’une agence pirate.
De là à dénoncer les pratiques de Gérald Martinez, il y a un fossé qu’aucun acteur du monde du rugby ne s’est risqué à franchir. Surtout depuis 2008 et l’entrée au capital d’Impact Club de Bernard Godet, puissant vice-président de la FFR justement chargé du contrôle de la billetterie. Cet ancien expert-comptable de renom (lire notre portrait) et ex-dirigeant du Racing Club de France – qui a en outre conduit l’audit des comptes de l’Amicale des anciens internationaux – a finalement démissionné de son poste au lendemain de nos révélations.
Mais Impact Club demeure au cœur d’une autre filouterie, développée à travers les contrats d’impression de la FFR. De 2008 à 2015, la société a dégagé des bénéfices vertigineux sur le dos de la Fédération de rugby (lire ici nos révélations). À en croire l'un de ses responsables, la FFT a échappé de peu aux tarifs astronomiques de l’imprimeur Gérald Martinez. « Je me souviens que Gérald est venu voir Jean[Gachassin] pour obtenir des marchés d’impression. Ça ne s’est finalement pas fait car un dirigeant, très inquiet de cette manière de procéder, a bloquél’opération », explique-t-il, sous couvert d’anonymat. Régulièrement sollicité par Mediapart depuis plusieurs semaines, Gérald Martinez refuse avec constance de s’exprimer. Jean Gachassin ne s’est pas montré plus prolixe : « Vous n’avez qu’à interroger les inspecteurs du ministère. »
Ces derniers seront certainement heureux d’en apprendre plus sur un autre personnage qui fait le pont entre tennis et rugby : Hervé Fleureau. Cet entrepreneur de 64 ans – lui aussi ancien joueur du Racing Club de France – est soupçonné de trafic d’influence depuis qu’il s’est proposé de jouer l’intermédiaire entre son ami Gachassin et plusieurs magnats du BTP pour la construction du nouveau Roland-Garros. « Je n’ai absolument pas joué ce rôle d’intermédiaire, assure Fleureau. Je suis seulement intervenu en tant que consultant indépendant pour le cabinet d’architectes en charge du projet. Tout est parfaitement en règle et déclaré. » Mais Fleureau n’est pas que « consultant indépendant ». Lui aussi s’est découvert sur le tard une vocation d’imprimeur. En 2010, selon les informations de Mediapart, l’ancien rugbyman s’est ainsi associé à l’incontournable Martinez et à sa compagne, pour fonder le journal Tribunes parlementaires européennes.
Les deux ex-rugbymen deviennent même codirecteurs de la publication de ce trimestriel qui traite de l’actualité parlementaire par tranches thématiques (la « politique industrielle » au printemps 2011, l’« avenir de la filière éolienne » début 2012). Le titre, qui cesse de paraître deux ans après sa création, ne connaît que très peu d’échos, mais là n’était sans doute pas son objectif numéro un, au vu des publicités qui le financent.
Exemple avec le numéro du mois d’avril 2012 dédié à l’autisme (feuilleter ici), alors déclaré grande cause nationale. Les trois publicités pleine page sont toutes en lien avec le rugby. La première vante la société d’informatique d’un ancien joueur international de Clermont. Une autre fait la promotion d’un supermarché discount à Paris, dont la société de gérance a été présidée jusqu’en 2014 par un certain Laurent Katane, un des associés de Bernard Godet et Gérald Martinez dans Impact Club. Enfin, en dernière page, une belle publicité accroche le regard : celle d’Eden Park, la marque des anciens du Racing, devenu habilleur officieux de Jean Gachassin. Comme le billard, le rugby et le tennis peuvent parfois se jouer en plusieurs bandes.