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© afp.com/Damien Meyer 65 membres des "Choeurs de l'Armée Rouge" se trouvaient à bord du Tupolev qui s'est abîmé en Mer Noire ce dimanche matin.

Un avion militaire russe à destination de la Syrie s'est abîmé en mer Noire, ce dimanche matin, peu après son décollage de l'aéroport de Sotchi. A bord, se trouvaient pas moins de 92 personnes, dont huit membres d'équipage. Très vite, les autorités russes ont annoncé qu'il n'y avait "pas de signes" de survivants.

Où et quand l'avion s'est-il crashé? Dans quelles circonstances? Qui sont les victimes? Quelles sont les différentes hypothèses? Le point sur ce que l'on sait. 

Quelles sont les circonstances du drame?

Un Tupolev Tu-154 qui se rendait en Syrie avait fait escale ce dimanche dans la nuit à l'aéroport de la station balnéaire de Sotchi, situé dans la commune d'Adler, sur les côtes de la mer Noire, pour être ravitaillé en kérosène. Deux minutes seulement après son décollage, à 5h27 locales (3h27 en France), l'avion a disparu des écrans-radars à 5h27 locales (3h27 en France).

Une disparition très vite rendue publique par les autorités russes, alors que des débris étaient visibles à proximités des côtes. "Des débris (...) ont été retrouvés à 1,5 kilomètre du littoral de la ville de Sotchi, à une profondeur de 50 à 70 mètres", a annoncé le ministère russe de la Défense.

Qui sont les victimes?

L'avion transportait 84 passagers et huit membres d'équipage, qui se rendaient en Syrie pour participer à des fêtes du Nouvel An sur la base aérienne de Hmeimim. A la mi-journée, la nouvelle est tombée. "Il n'y a pas de signes de survivants", a annoncé le ministère de la Défense, précisant que quatre corps avaient déjà été repêchés.

La liste des passagers comprend 65 membres de l'Ensemble Alexandrov, connu lors de ses tournées à l'étranger sous le nom de choeurs de l'Armée Rouge et huit militaires, dont le directeur de l'Ensemble Valéri Khakhilov. "L'Ensemble Alexandrov, c'est la carte de visite de la Russie", a déploré le célèbre pianiste russe Denis Matsouev, cité par l'agence Ria-Novosti.

L'avion transportait également neuf journalistes des chaînes de télévision Pervy Kanal, NTV et Zvezda, deux hauts fonctionnaires civils et la responsable d'une organisation caritative respectée en Russie, Elizavéta Glinka. Cette dernière, connue du grand public comme "Docteur Liza", transportait des médicaments pour l'hôpital universitaire de Lattaquié.

Que s'est-il passé?

A ce stade, "il est trop tôt pour affirmer quoi que ce soit" sur les circonstances du drame, a déclaré Dmitri Peskov, le secrétaire de presse de Vladimir Poutine. Le président russe a ordonné la formation d'une commission d'enquête dirigée par le Premier ministre Dmitri Medvedev, chargée de déterminer les causes du crash.

Une enquête criminelle a en outre été ouverte, pour déterminer si des manquements aux règles de sécurité aérienne sont à l'origine de l'accident, a indiqué le Comité d'enquête russe, organisme chargé des principales affaires. Les enquêteurs interrogent actuellement le personnel technique chargé de préparer le décollage de l'appareil.

Que sait-on de l'avion qui s'est crashé?

Selon le ministère de la Défense, le Tupolev Tu-154 était exploité depuis 33 ans et accumulait 6689 heures de vol depuis 1983. Il avait été réparé pour la dernière fois en décembre 2014 et révisé en septembre dernier.

Plusieurs Tu-154, un appareil de conception soviétique, ont eu des accidents par le passé. En avril 2010, un appareil de ce type transportant 96 personnes dont le président Lech Kaczynski et de hauts responsables polonais s'était écrasé en tentant d'atterrir près de Smolensk (ouest de la Russie), et tous ses occupants avaient été tués.

La piste d'un attentat est-elle écartée?

A ce stade, rien ne permet de l'affirmer, même si la destination de l'avion (la Syrie) ainsi que son équipage (des militaires russes) constituent des éléments troublants. La Russie mène depuis septembre 2015 une campagne militaire, notamment aérienne, en Syrie pour soutenir le régime du président syrien Bachar al-Assad, un allié de longue date.

Quelque 4 300 militaires russes sont déployés sur le terrain, et la Russie continue d'y renforcer sa présence militaire. Vladimir Poutine avait ordonné vendredi d'agrandir les installations portuaires militaires russes à Tartous, dans le nord-ouest de la Syrie, censées devenir une base navale russe permanente dans ce pays en proie à un conflit sanglant depuis 2011.

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