annonce article google lecture image chez enfants france société travail mort femmes carte livre dessous pouvoir sexe couples chez
Rubriques
>> Toutes les rubriques <<
· Actualités (1987)
· International (768)
· Billet du jour (1328)
· Poesies (92)
· Articles du jour (43)
· Congrès du PCF 2016 (39)
· OUEST-BITERROIS (18)
· Contributions (20)
· MONTADY (10)
· évènements (5)
organiser une resistence, une lutte contre ce qui peut paraitre inexorable est deja quelque chose d
Par revesolution, le 15.09.2019
l
Par Anonyme, le 27.05.2019
je voudrais bien ecrire mais il n'apparait que ce petit cadre alors tant pis je vais l'utiliser.
l e mouvemen
Par Anonyme, le 24.01.2019
le mouvement des gilets jaunes à pris sa source dans le mécontentemen t d'une grande partie de la population;
Par Anonyme, le 23.01.2019
oui, une enquete s,impose.... http://revesol ution.centerbl og.net
Par revesolution, le 25.11.2018
· Le billet du jour par COB
· Réserve
· Dans le Finistère, la fronde qui menace la FNSEA
· Le catalogue français de l'optimisation fiscale
· Fermetures à la chaîne dans les supérettes Casino
· La difficile traque des commanditaires du 13-Novembre
· International
· Billet du jour
· Pas de « droit à l’erreur » pour les allocataires
· Articles du jour
· Le gendre du roi Juan Carlos dormira en Prison...
· EN FRANCE, LES PLUS RICHES - 1% DE LA POPULATION...
· Doyen Sports: Une pieuvre aux connexions mafieuses
· La double billetterie, de la fédération de rugby
· Les aventures offshore de Bernard Laporte,
Date de création : 03.03.2015
Dernière mise à jour :
03.09.2025
4451 articles
Pour le FN, les relations avec la famille des droites sont décisives. Mais au regard d'une enquête réalisée il y a un an sur les profils idéologiques des électeurs, la candidature de François Fillon pourrait bouleverser les rapports de force internes au camp conservateur.
La victoire écrasante, à la primaire de la droite et du centre, de François Fillon, tenant d’une ligne ultralibérale sur le plan économique et ultraconservatrice sur le plan de la morale, sur Alain Juppé, clarifie la donne. Elle invite à s’interroger tant sur sa capacité à rassembler les diverses composantes de sa famille politique qu’à réduire l’électorat frontiste (lire l'analyse de Joël Gombin). Plutôt que de suivre les réactions à chaud, mieux vaut se placer à distance de l’événement.
Les choix électoraux en 2017 dépendront du contexte spécifique au scrutin présidentiel (configuration des candidatures, programmes, conjoncture économique, enjeux et péripéties de campagne). Mais ce contexte lui-même sera perçu, interprété, filtré par les prédispositions et les préférences politiques des électeurs et des électrices, sédimentées au fil du temps. Une enquête menée au lendemain des régionales de 2015, marquées par deux séries d’attentats sanglants et une polarisation intense autour du FN, permet de reconstituer le profil idéologique des droites un an avant les primaires, du Modem au parti lepéniste (voir la notice de l'enquête en boîte noire ci-dessous).
Pour le FN, les relations avec la famille des droites sont décisives. Malgré la stratégie d’ouverture menée par sa présidente, son principal vivier électoral est à droite. Quelle que soit l’élection considérée, les scores du parti lepéniste plafonnent à gauche, décollent au centre et culminent à l’extrême droite de l’échiquier politique (figure 1). Inversement, la majorité de ses électeurs se situe à droite sur l’échelle gauche/droite. Au premier tour des régionales de 2015, c’est le cas de 63 % d’entre eux, contre un tiers au centre ou refusant de se situer, et moins de 5 % à gauche.
La même échelle permet de mesurer un score de droitisation, qui varie de zéro pour les répondants les plus à gauche à dix pour les plus à droite. Si, dans l’ensemble de l’échantillon, il s’établit à 5,2, chez les électeurs du FN, il frôle 7 (tableau 1a), et dépasse légèrement ce seuil chez ses sympathisants, soit les personnes qui citent le FN comme le parti dont ils se sentent « le plus proche ou disons le moins éloigné » (tableau 1b). Au sein de la famille des droites, les frontistes sont les plus à droite, suivis de près par Les Républicains, avant même les souverainistes de Debout la France, tandis que le Modem incarne le pôle le plus distant, avec un score inférieur de près de 2 points à celui des frontistes.
Quatre échelles d’attitudes résument les valeurs et les choix idéologiques que reflètent ces positionnements (tableaux 1a et 1b). Elles portent sur le degré de libéralisme économique (contrôle des entreprises par l’État, droits des salariés, image des chômeurs), de libéralisme culturel (droits des femmes, droits des homosexuels), d’anti-européanisme (craintes et bénéfices associés à l’UE), et d’ethnocentrisme (rejet des immigrés, des musulmans). Une série de graphiques reprend les questions qui, dans chaque domaine, illustrent le mieux les divergences et les convergences idéologiques existant parmi les droites (figures 1-5).
Sur le plan économique, la droite non frontiste est assez homogène. Toutes ses tendances se distinguent par leur niveau élevé de libéralisme économique, du centre droit à Debout pour la France. Les frontistes en revanche, que l’on considère les électeurs des régionales (tableau 1a) ou les proches du parti (tableau 1b), se situent clairement plus à gauche.
Ainsi, 64 % des proches du FN estiment « qu’il faut accorder la priorité les prochaines années à l’amélioration de la situation des salariés » plutôt qu’à « la compétitivité des entreprises », une proportion proche de celle observée chez les sympathisants de gauche (71 %), mais minoritaire dans les autres composantes de la droite (figure 2). Et plus de la moitié estiment que « pour établir la justice sociale, il faudrait prendre aux riches pour donner aux pauvres », soit une proportion moins élevée qu’à gauche (71 %), mais là encore minoritaire à droite, même au Modem (46 %).
Ce positionnement à gauche de la droite tient largement au poids de l’électorat populaire au sein du FN. Employés et ouvriers réunis y représentent près de la moitié de l’électorat aux régionales (46 % au premier tour, 48 % au second, contre moins d’un tiers dans l’électorat total), favorables à la régulation étatique et à la défense du pouvoir d’achat des salariés, tandis que les petits indépendants y sont hostiles. Au premier tour des régionales, 58 % des ouvriers qui ont voté FN sont favorables à l’idée de « prendre aux riches pour donner aux pauvres » (contre 20 % des commerçants et artisans), et 35 % des premiers (contre 47 % des seconds) font passer la compétitivité de l’économie avant l’amélioration de la situation des salariés. Cet électorat populaire a peu de chances d’être séduit par le libéralisme économique pur et dur de François Fillon.
Sur le plan des mœurs et du libéralisme « culturel », les différentes familles de la droite sont proches, à l’exception des sympathisants du Modem dont la permissivité est même supérieure à celle de l’ensemble de l’échantillon, avec un score de 2,4 (tableaux 1a et 1b). Le score du FN est au niveau de celui des Républicains. Sur l’avortement et l’adoption par des couples homosexuels, deux questions largement débattues lors du débat de la primaire de droite, les proches du FN comme ceux de Les républicains et du Modem reconnaissent majoritairement le droit des femmes à avorter (69 %, contre 71 % et 72 %). Les écarts sont plus marqués sur le droit des couples homosexuels à adopter. Là, un net clivage oppose le centre droit, majoritairement favorable (au Modem 62 %, à l’UDI 68 %), aux Républicains, aux souverainistes et aux frontistes, plus réservés (41, 37 et 44 %).
Les proches du FN ne sont globalement pas sur une ligne de conservatisme moral. Seuls pourraient être sensibles au rigorisme de François Fillon l’électorat frontiste « catho tradi », incarné par Marion Maréchal-Le Pen, qui a un fort ancrage local en PACA, et les nostalgiques du FN de Jean-Marie Le Pen. Mais au niveau national, les catholiques pratiquants réguliers, plus rigoristes en moyenne, sont sous-représentés chez les sympathisants du FN (6 %, contre 9 % chez LR, 15 % au Modem, autour de 20 % à l’UDI et chez les souverainistes).
En revanche, sur l’immigration, l’islam, et le thème connexe d’une intégration européenne perçue comme la porte ouverte aux immigrés et aux réfugiés, les proches du FN sont les plus hostiles (tableaux 1a et 1b).
Une question symptomatique porte sur le nombre d’immigrés. 96 % des sympathisants du parti lepéniste considèrent qu’il y a trop d’immigrés en France, devançant les proches de LR de 23 points, et ceux des partis de gauche de 66 points (figure 4). Ils se distinguent également par l’intensité de leur approbation, 71 % se disant « tout à fait d’accord » avec cette affirmation, devançant les LR de 37 points (figure 4).
Quant aux musulmans, 37 % des frontistes leur dénient la qualité de « Français comme les autres », soit une proportion quatre fois supérieure à celle observée chez les proches du Modem, et trois fois supérieure à la moyenne de l’échantillon. Ils sont par ailleurs les seuls à droite à porter majoritairement un jugement négatif sur l’appartenance de la France à l’Union européenne. 61 % des frontistes estiment qu’elle n’en a pas bénéficié, et la principale crainte qu’ils expriment « pour eux personnellement » est que l’intégration européenne entraîne « une augmentation du nombre des immigrés ». Cette réponse est choisie par 94 % d’entre eux, devant la hausse du chômage, la perte de leur identité nationale et de leur culture, et la baisse de la protection sociale (approuvés par respectivement 91 %, 88 % et 74 % d’entre eux, proportions là encore les plus élevées au sein de la droite).
Cette polarisation négative des frontistes sur les immigrés apparaît comme une condition quasi nécessaire de leur soutien électoral et partisan. Et on peut se demander si François Fillon à leurs yeux apparaît assez ferme sur ces enjeux, même s’il se définit comme souverainiste et a signé un livre intitulé Vaincre le totalitarisme islamiste (Albin Michel, 2016). Sur l’aspiration à l’ordre et à la sécurité, enfin, là encore les proches des Républicains et de Debout la France sont plus répressifs que les centristes du Modem et de l’UDI, mais les proches du FN sont les plus radicaux de tous, les seuls par exemple majoritairement favorables au rétablissement de la peine de mort (figure 6).
Les attitudes ne suffisent pas pour autant à prédire le vote. Sinon, c’est plus de la moitié des Français (les 54 % de répondants jugeant le nombre d’immigrés excessif en décembre 2015, quelle que soit leur proximité partisane) qui voteraient pour Marine Le Pen et son parti. Elles prédisposent à un tel choix, mais au moment de voter, d’autres considérations peuvent apparaître plus importantes.
La technique de la régression logistique permet ainsi de tester l’impact de ces dimensions idéologiques sur les votes de gauche, de droite et du FN au premier tour des régionales – libéralisme économique, culturel, anti-européanisme, ethnocentrisme –, en contrôlant par les caractéristiques sociodémographiques (âge, sexe, profession), religieuses (confession croisée par la fréquence de l’assistance aux services religieux) et politiques (position sur l’échelle gauche-droite).
Sur le vote de gauche, toutes choses égales par ailleurs, c’est le rejet de l’ethnocentrisme qui est de loin la variable la plus prédictive, suivie par le rejet du libéralisme économique. Sur le vote de droite, c’est le libéralisme économique qui est la variable la plus prédictive, suivie par l’adhésion à la construction européenne. Le vote FN, lui, s’explique d’abord par le degré d’ethnocentrisme, suivi par le rejet de l’Europe. Ni le libéralisme économique ni le rigorisme moral, au cœur de la campagne de la primaire de la droite, n’ont d’influence statistiquement significative sur ce choix.
À l’horizon 2017, la carte idéologique des droites montre plusieurs lignes de clivage qui pourraient compliquer le rôle de rassembleur du candidat de la droite à la présidence, ne serait-ce que dans son propre camp (figures 2-6). Au sein de la droite de gouvernement, les centristes, tout particulièrement ceux du Modem, apparaissent par exemple nettement plus à gauche sur de nombreux enjeux. Ils sont plus permissifs que Les Républicains sur les questions de société, notamment le droit à l’adoption des couples homosexuels.
Dans le domaine économique, ils ont une fibre plus sociale que les sympathisants de LR, plus disposés au nom de la justice à « prendre aux riches pour donner aux pauvres », moins enclins à considérer que les chômeurs « pourraient trouver du travail s’ils le voulaient vraiment », ou à diminuer le nombre de fonctionnaires, avec des écarts de dix à quinze points de pourcentage dans le détail des questions. Ils sont plus européens aussi. Et sont beaucoup plus ouverts aux immigrés, et nettement moins autoritaires, qu’il s’agisse de la peine capitale, de l’éducation des enfants ou de la demande de hiérarchie et de chef. Un profil qui les rend donc plus proches d’un candidat comme Alain Juppé que de son vainqueur aux primaires.
Un clivage encore plus marqué oppose les partisans du FN à tous les autres, dans leur intolérance aux immigrés, leur rejet de l’Europe et leur vision répressive de la société. Mais ils sont aussi beaucoup plus interventionnistes et redistributeurs – à condition de respecter le principe de « priorité nationale » – dans le domaine économique et social. Cela devrait les rendre particulièrement réfractaires au discours libéral de François Fillon, qui ne peut espérer prendre des voix que dans la frange catholique conservatrice de cet électorat, hostile à une sortie de l’UE et à l’intervention de l’État, comme attachée à la morale traditionnelle.
Côté FN, François Fillon incarne une droite dure, cohérente, sans compromis ni surenchère à l’égard des thèses frontistes. C’est à la fois sa force et sa faiblesse. Plus encore qu’Alain Juppé, il permet à Marine Le Pen de se poser en défenseure des petits salariés et des classes populaires, premières victimes de l’ultralibéralisme qu’il prône. Et de le rejeter du côté du « système », comme ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy pendant tout son quinquennat.
Au second tour surtout, si la gauche est éliminée, un face-à-face avec François Fillon serait encore plus porteur pour la candidate du FN qu’avec Alain Juppé, qui était plus susceptible de rassembler des électeurs de gauche et du centre. Tout dépendra en dernier ressort des enjeux sur lesquels portera la campagne, de la capacité de la gauche à présenter un-e candidat-e crédible, et de la mobilisation respective de chaque camp.