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Un attentat le jour même de la Fête nationale: à Nice, un homme au volant d'un camion a commis un carnage jeudi soir, quelques instants après la fin du feu d'artifices du 14 juillet, tuant au moins 84 personnes en leur fonçant dessus sur la Promenade des Anglais. 18 personnes se trouvent toujours en état d'urgence absolue.

C’était la nuit du jeudi au vendredi,  peu avant  23 heures.  A Nice la  Promenade des Anglais à Nice était encore fermée à la circulation.  Le feu d’artifice du 14 juillet venait d’être tiré et la foule déambulait  après le spectacle. Un camion blanc a foncé sur les promeneurs  parcourant environ deux kilomètres et provoquant un carnage  avant que le conducteur ne soit abattu par la police. Ce matin on parlait d’au moins 84 morts  et de nombreux blessés. Dans le camion ont été trouvés des papiers  au nom d’un Franco-Tunisien  de 31 ans, domicilié à Nice. Il serait connu des services de police pour des faits de délinquance, mais pas des services de renseignements.
Sur la Promenade des Anglais, qui était fermée à la circulation en ce soir de 14 juillet, les témoins de l'attaque ont décrit des scènes de panique lorsque le camion a fendu la foule, composée notamment de nombreuses familles.
Plusieurs personnes ont enjambé le parapet de la promenade pour se jeter en contrebas sur la plage et échapper au véhicule, dont la course longue de quelque 2 km s'est arrêtée non loin du Palais de la Méditerranée, pneus crevés et pare-brise criblé de balles. Son chauffeur a été abattu par les forces de l'ordre.

"Au moment où il a été abattu par les policiers, il avait fait feu plusieurs fois", a souligné le premier adjoint LR de la ville de Nice et président de la région Paca, Christian Estrosi. Selon une source proche des enquêteurs, une grenade "inopérante" et des "armes longues factices" ont été retrouvées à bord du camion de 19 tonnes.
De nombreuses zones de la ville ont été bouclées au cours de la nuit de jeudi à vendredi dans une ville dont les rues se sont peu à peu vidées de leurs habitants, appelés par les autorités à rester chez eux, notamment le temps de déterminer si le chauffeur avait agi seul. Le long de la Promenade des Anglais, des dizaines de corps étaient étendus, recouverts parfois d'un simple drap.

L'enquête sur cet attentat, qui n'avait pas été revendiqué vendredi matin, a été confiée à la section antiterroriste du parquet de Paris.
La date de cet attentat au soir du 14 juillet ne doit rien au hasard. Il a été commis quelques heures après le défilé militaire à Paris alors que la France est engagée sur plusieurs conflits  au Proche Orient et en Afrique. Alors que l’on avait renforcé les mesures de sécurité pour protéger les spectateurs  de la Coupe d’Europe de football  dans les stades et le fan-zones,  cet attentat meurtrier  a été perpétré au terme d’un banal feu  d’artifice. Mais il ne s’agit pas d’une première. En mai 2013, deux londoniens d’origine nigériane  avait renversé en voiture un jeune soldat britannique avant  de le larder  de coups de couteau. Ils déclarèrent  avoir voulu venger   des « musulmans tués par des soldats britanniques ». En octobre 2014  un Canadien de 25 ans, converti au jihad,  avait foncé au volant de sa voiture sur trois soldats, tuant l’un d’eux et blessant les deux autres.

Dans  un autre genre, Larossi  Abballa  a utilisé un  couteau   le 13 juin dernier pour assassiner  un policier et sa femme à leur domicile à Magnanville, petite  commune paisible des Yvelines. A Nice, toutes les manifestations prévues ces prochains jours ont été annulées  et la Promenade des Anglais reste fermée pour une durée indéterminée. Bernard Cazeneuve  et Marisol Touraine, respectivement ministre de l’Intérieur et de la Santé se sont rendus sur place dans la nuit. Quelques heures après avoir  annoncé la fin de « l’état d’urgence » pour le 26 juillet  prochain lors  de son entretien télévisé, François Hollande a annoncé sa prolongation pour trois mois. Il devait  se rendre à Nice dans la journée en compagnie son Premier ministre ,  après la tenue  d’un Conseil restreint de sécurité et de défense ce vendredi à  9 heures.          

Attentat à Nice: la déclaration de François Hollande

Le témoignage de Yasmine Touabia, qui se trouvait à proximité des lieux de l'attaque au moment du drame

Attentat à Nice: de nombreuses réactions de solidarité